✦ APPEL A MOBILISATION ✦
CONTRE LE PATRIARCAPITALISME ET SES NORMES
Samedi 23 novembre à 14h30 sur le Cours d’Estienne d’Orves.
[ Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, aux personnes trans, aux personnes intersexes, aux gouines, aux travailleurses du sexe, à celleux qui ne correspondent pas aux normes imposées. ]
Féministes, nous avons à cœur de lutter contre toutes les violences de genre, et encourageons donc pour le 23 novembre à participer à toutes les actions et rassemblement soutenant les luttes contre la #putophobie, la #transphobie, l’#intersexophobie, le #racisme et l’#islamophobie. Et de montrer qu’un féminisme intersectionnel et inclusif est majoritaire à Marseille.
Peut-on parler de féminisme si on écarte volontairement une partie de la population car elle ne correspond pas à la femme bourgeoise cisgenre blanche?
Invisilisé.e.s et méprisé.e.s dans la sphère publique et politique, nous, les TransPédéBiGouine et TravailleurSEs du sexe ne voulons plus d’un Féminisme basé sur la norme Cisgenre, Hétéro, Blanche et Bourgeoise.
Nous ne souhaitons pas être la catégorie diversité++ de vos mobilisations, le “ETC” de vos manifestes, ou pire, que, par tradition patriarcale, vous parliez à notre place.
Le 1er novembre, un appel à un rassemblement pour le 23 novembre, dans la cadre de journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, à été publié par Osez le féminisme, Femmes Solidaire et Assemblée des femmes. Ce texte porte en encore fois une fois une vision étriquée des violences patriarcales et plus largement du féminisme. Bien sur, nous condamnons les violences sexistes et sexuelles, il doit y avoir une politique menée contre les féminicides y compris lorsqu’il s’agit de femmes Trans ou de Travailleuses du sexe.
La journée du 23 novembre devrait être l’occasion de visibiliser l’ensemble des violences sexistes, pas d’en produire d’avantage.
En effet, ce texte ne fait que renforcer les stigmates contre les travailleur.euse.s du sexe, en les présentant comme des victimes à sauver, sans leur donner la parole. Le travail du sexe n’est pas un “système de violence”. Ce sont les lois sur le proxénétisme (empêchant tout aide et auto-organisation des TDS), la pénalisation des clients et les politiques migratoires qui sont un système de violences. Le rapport de médecin du monde montre que les lois votées sur la pénalisation des clients n’ont eu aucun effets positifs pour les travailleur.euse.s du sexe. Pire, elles ont augmenté les demandes de rapports non protégé et donc entrainé des transmissions d’IST/MST, et défavorisées les travailleur.euse.s dans les rapports de négociations, baissant ainsi leurs revenues. Il est donc impensable de revendiquer un renforcement de ces dispositifs et c’est à se demander si les féministes abolitionnistes ne trouveraient pas un intérêt cruel et pécuniaire à maintenir une fiction sur le travail du sexe en France.
Dans le contexte politique actuel, nous dénonçons aussi le mésusage et l’instrumentalisation du féminisme pour alimenter le sous-entendu selon lequel les violences seraient surtout le fait d’étrangers. Le féminisme blanc s’est engagé à transformer l’Islam en une religion et une culture misogyne par nature, convergeant avec le phénomène du fémonationalisme et de l’assimilationnisme qui en découle.
Le point de convergence entre ces idéologies est l’approche de l’Islam comme une menace aux droits des femmes, droits perçus désormais comme une des valeurs de la nation, comme une des « valeurs de la République », notion laissée délibérément vague car l’histoire a montré que ces valeurs et le contenu qui leur sont donnés varie à travers le temps et en relation avec des contextes sociaux et culturels changeants.
Nous réitérons notre positionnement à nous décentrer du féminisme blanc cishétéro bourgeois, ainsi qu’à combattre le capitalisme et ses politiques racistes.
Les personnes trans et intersexes sont encore une fois invisibles. Pourtant, les débats et réponses du gouvernement sur la loi bioéthique ont rappelé à la fois l’urgence d’agir et l’incapacité des mouvements féministes et LGB à soutenir la lutte contre les violences transphobes et intersexophobes. Ainsi, l’Etat continue à légitimer les mutilations des enfants intersexes et à restreindre l’accès aux transitions des personnes trans, niant ainsi le principe d’auto-détermination et renforçant les risques de violences.
Nous continuerons de nous battre pour :
• De véritables politiques publiques de lutte contre les LGBTQI-phobies et le sexisme. Se positionner avec une posture de féminisme intersectionnel inclusif, reconnaissant les aspects identitaires multiples qui enrichissent nos vies, nos expériences, tout en dénonçant les oppressions et la marginalisation.
• L’arrêt des mutilations et des traitements sans nécessité vitale sur les personnes intersexes, et l’accès remboursé aux opérations et aux traitements pour les personnes trans qui les souhaitent. Nous souhaitons que toustes les personnes puissent s’autodéterminer sans passer par une grille normative.
• Une politique de santé publique respectueuse de critères humains et sanitaires et non économiques,
• Des moyens concrets et d’ampleur contre l’épidémie de sida,
• Pour la dissolution de la SoFECT/FPATH :
Depuis sa création, la SoFECT/FPATH trie les personnes trans en désir de transition médicale, sur des critères normatifs, transphobes, sexistes, agistes, putophobes, validistes, toxophobes, sérophobes, psychophobes, classistes. Nous soutenons un accès libre à des transitions dépsychiatrisées et non-pathologisantes et, plus largement, un accès non-discriminé aux soins et autres services publics pour les personnes trans. Les parcours publics/privés continuent de creuser les écarts, nous ne voulons plus reproduire les systèmes de privilèges et d’oppressions systémiques.
• L’ouverture du droit à la PMA à toutes et tous, sans report dans le calendrier parlementaire à des fins hypocrites de stratégies politiques. Nos droits ne sont pas négociables, notre temps n’est pas récupérable.
• La réforme de l’établissement de la filiation et son inscription sur la base de l’engagement,
• L’arrêt des politiques discriminatoires, stigmatisantes et répressives contre les personnes racisées, les migrant·e·s, les travailleu·rs·ses du sexe et les classes populaires,
• Pour la décriminilisation totale du travail sexuel et l’application du droit commun aux TravailleurSEs du sexe
• La fin des politiques de précarisation,
• Une vraie politique d’accueil et d’accompagnement des migrant·e·s, des mesures d’urgence contre les persécutions y compris celles concernant les LGBTQI+ et la régularisation de tout·e·s les sans-papiers ; l’Etat est complice de massacre en renvoyant les migrant·e·s dans leurs pays d’origine qu’iels fuient.
• Le développement des alternatives à l’emprisonnement et le respect de la dignité des personnes incarcérées et de leurs droits et accès aux traitements, y compris hormonaux.
• Contre le patriarcapitalisme et le cis-tème hétéronormatif !
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Pour aller plus loin :
► TROIS ANS APRÈS LE VOTE DE LA LOI DU 13 AVRIL 2016 CONTRE LE « SYSTÈME PROSTITUTIONNEL » : QUELS CONSTATS DES ASSOCIATIONS DE TERRAIN? https://www.medecinsdumonde.org/sites/default/files/SW_3_ans_apres_final.pdf
► Enquête sur l’impact de la loi du 13 avril 2016 contre le « système prostitutionnel »
https://www.medecinsdumonde.org/sites/default/files/Synth%C3%A8se-Rapport-prostitution-BD.PDF
► Un féminisme antiraciste, décentré du féminisme blanc : https://blogs.mediapart.fr/paye-ndella/blog/061119/aux-feministes-blanches-mainstream-islamophobes-universalistes-et-exclusives?fbclid=IwAR1n6eMT4bPlsz264Hi8EZVpPlHpaaH1N77Em9a0s1eMiqAMvhcHLlzBixk
► Intersectionnalité. Repenser l’articulation des dominations de genre, de race et de classe
http://sortirducapitalisme.fr/sortirdupatriarcapitalisme/278-intersectionnalite-repenser-l-articulation-des-dominations-de-genre-de-race-et-de-classe?fbclid=IwAR1TEppQoKy4IK9vlP7m711_Envcsk4C0Dty4rrcqdvXRvG9MQ71VLXp4Nc
► A quand un #MeToo des femmes transgenres ?